Le succès de Van Aert ou la chronique d’une victoire annoncée
L'humeur du Tour par Eric de falleur
- Publié le 16-07-2019 à 07h54
- Mis à jour le 18-07-2019 à 21h51
L'humeur du Tour par Eric de falleur
Avouons-le, le 10e volet du Tour, parti de Saint-Flour, semblait bien parti pour être un de ceux, plutôt ennuyeux et longs, que l’on qualifie d’étape de transition. Pour la première fois depuis Bruxelles, aucun Belge ne figurait dans l’échappée majeure du jour. La course promettait de se terminer par un sprint massif dans les rues surchauffées d’Albi où, jusqu’à ce lundi, un seul compatriote s’était imposé en dix visites de la Grande Boucle. Eddy Merckx y avait enlevé un contre-la-montre en 1971 alors qu’il s’était lancé, avec tout le panache qu’on lui connaît, en poursuite de Luis Ocana, après la prise de pouvoir de ce dernier à Orcières-Merlette.
Wout Van Aert a rejoint le Roi Eddy après une étape qui s’est terminée en un feu d’artifice, comme une bouteille de champagne dont on ferait sauter le bouchon après l’avoir secouée. Son succès est tout à la fois inattendu et pourtant il ne surprendra pas grand monde parmi les observateurs et suiveurs. Il est un peu comme la chronique d’une victoire annoncée. Depuis qu’il s’est inexorablement tourné vers la route, le Campinois semble connaître la réussite dans tout ce qu’il entreprend, à l’image de ces alchimistes qui transformaient autrefois le plomb en or.
Wout Van Aert étonne, surprend, enthousiasme, subjugue ou ravit ceux qui le connaissaient parfois depuis longtemps ou le découvrent sur ce Tour. Son succès dans cette 10e étape confirme, s’il le fallait encore, ses qualités athlétiques hors du commun, mais aussi sa science de la course, sa faculté à apprendre très, très vite. Il en appelle d’autres, espérons-le, puisqu’il reste onze étapes avant d’arriver aux Champs-Élysées et notamment le chrono de Pau, ce vendredi. Au récent Dauphiné, Wout Van Aert avait enlevé le contre-la-montre avant de triompher dans un sprint. Cette fois, il pourrait faire l’inverse.